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jeudi 21 janvier 2010

LA GRANDE RÉGION NATURELLE DU TÉMISCAMINGUE

Si l'Abitibi-Témiscamingue est sur la carte, c'est grâce à ses citoyens, regroupés au sein d'une foule de communautés plus ou moins populeuses. On en retrouve 18 dans la région d'Amos, 24 au Témiscamingue, 22 en Abitibi-Ouest et 16 à Rouyn-Noranda. Il y a d'abord bien sûr les chefs-lieux: Ville-Marie pour le Témiscamingue, Amos pour la MRC d'Abitibi, La Sarre pour l'Abitibi-Ouest, Val-d'Or pour sa région (MRC de la Vallée-de-l'Or) et enfin Rouyn-Noranda qui est une ville-région et dont les quartiers étaient il n'y a pas si longtemps des municipalités. On parle maintenant de localités ou quartiers, parce qu'on n'a pas déménagé Beaudry, Rollet ou Évain au centre de la ville. Le vécu continue à se faire au sein de chaque agglomération. Voici quelques faits saillants pour la région du Témiscamingue. Mais il faut d'abord savoir que le Témiscamingue fait bien partie de la région administrative québécoise 08 appelée l'Abitibi-Témiscamingue, mais qu'il est une région naturelle en soi,comme l'Abitibi en est une (naturelle) avec ses quatre petites Abitibi (Rouyn-Noranda, Amos, La Sarre et Val-d'Or). Le Témiscamingue est située immédiatement au sud de l'Abitibi et le chef-lieu du ''Témis'' (comme plusieurs appellent cette région familièrement) est Ville-Marie (premier nom qu'a porté Mont-Royal aujourd'hui Montréal, est-il besoin de le rappeler).
Bonne lecture.

LA RÉGION TÉMISCAMIENNE

VILLE-MARIE (6 kilomètres carrés)
Cette ville est le berceau non seulement du Témiscamingue, mais de toute l’Abitibi-Témiscamingue, la région témiscamienne ayant été fondée avant l’Abitibi et le peuplement s’étant d’abord fait au sud. Elle est située sur les bords du lac Témiscamingue. On la désigne comme étant la Perle du Témiscamingue. Ce sont les Algonquins qui ont les premiers foulé le sol de Ville-Marie. Un poste de traite y a été installé dès 1679. Le chevaliers de Troyes y est passé en 1686 pour aller conquérir les postes de traite des Anglais, à la baie James. En 1720, la Compagnie du Nord-Ouest y a ouvert son poste de traite et, en 1785, un magasin général. En 1821, la Compagnie de la Baie d’Hudson, sa rivale, l’a acquise, pour ne pas dire absorbée. En 1836, une première mission religieuse est inaugurée, du côté ontarien (St-Claude). En 1863, des membres de la communauté des Oblats de Marie-Immaculée (o.m.i.) s’emmènent, d’où le nom de Ville-Marie, patrone de leur ordre, donné au lieu.
Le frère Moffet était oblat et il a œuvré à Ville-Marie. C’était sa base de départ. On le surnomme le Père du Témiscamingue, parce que c’est lui qui a travaillé plus que tout autre d’arrache pied pour cultiver et faire exploiter le sol témiscamien en installant des pionniers, ça et là, au nord et à l’est du lac Témiscamingue (Baie-des-Pères, Baie-Kelly). Les Indiens l’appelaient Maïkisis qui signifie «comme le Soleil » ou « l’homme qui se lève avant le Soleil ». La Maison du Colon à Ville-Marie est devenue la Maison du frère Moffet en son honneur, pour honorer son nom. Le frère Moffet est inhumé au cimetière du lieu historique canadien Fort-Témiscamingue, créé grâce au précieux concours du père Donat Martineau, qui se qualifiait d’Historien des Pauvres, lui-même enterré près du frère Moffet et du père Laverlochère, comme c’était sa volonté. Il méritait bien de se retrouver à son fort. S’il est un pionnier du Témiscamingue qu’il faut mettre en relief, c’est bien le frère Moffet. L’appellation Ville-Marie a été consacrée dès la fondation de la paroisse Notre-Dame-du-St-Rosaire-de-Ville-Marie, en 1886. L’érection tant canonique que civile date de 1917. On compte près de 3000 Ville-Mariens.

Ghislain Loiselle

TÉMISCAMING (715 kilomètres carrés)
Les habitants de la ville de Témiscaming sont des Témiscaminois, pour les différencier de ceux de l’ensemble de la région du Témiscamingue, qui s’appelent les Témiscamiens. Les Témiscaminois en sont néanmoins eux-mêmes. Le « minois » n’a toutefois rien à voir avec les mines, même si Témiscaming est bâtie à flanc de montagne. De ses hauteurs, on peut admirer la rivière Outaouais et le lac Témiscamingue, au pied duquel la ville est construite, d’où son nom. Ce lac est un élargissement de la rivière Outaouais et il s’agit d’une fosse tectonique connue par les géologues du monde entier. Ce cours d’eau y fait un important saut dans sa course pour gagner le fleuve St-Laurent, d’où le nom de Long-Saut que les Blancs ont donné à ce coin de pays dès qu’ils s’y sont frottés. Témiscamingue se trouve à 80 kilomètres au sud-est de Ville-Marie. Dès la fin du 18e siècle, des bûcherons y étaient actifs. Une humble chapelle y accueillait les trappeurs et commerçants de fourrure qui s’y arrêtaient. L’année 1880 marque le début de la colonisation avec le frère Leblanc, oblat, et quelques familles. Témiscamingue est officiellement créée en 1888, l’année de la fondation de la National Geographic Society. La municipalité a accédé au statu de ville dès 1920 et c’était curieusement sous le nom de Kipawa. Cette municipalité englobait alors les écarts de Témiscamingue-Sud et Lumsden’s Mill (de l’industriel Alex L. qui avait bâti un moulin et un camp annexé). Je dis curieusement parce qu’une autre municipalité a pris ce nom de nos jours (voir Kipawa). Témiscaming a adopté son nom actuel en 1921. En 1988, elle a fusionné avec Letang, qui était née en 1980, ayant ramassé tous les territoires hors-ville. À propos du terme Témiscamingue-Sud que bien des Témiscamiens utilisent encore, on comprendra qu’il vient en partie du nom du hameau qui existait à l’époque, mais surtout je crois pour marquer la différence, parce que, à moins qu’on prononce Témiscamingue à l’anglaise (ing), ça sonne pareil. Le nom Témiscaming d’aujourd’hui est d’ailleurs souvent articulé à l’anglaise. Témiscamingue-Sud aussi parce qu’il y avait le Nord, à la tête du lac, Notre-Dame-du-Nord pour être plus précis.

Ghislain Loiselle

BELLETERRE (547 kilomètres carrés)
Cette ville de plus de 365 habitants située à quelque 50 kilomètres à l’est de Ville-Marie, est née de la découverte d’un gisement d’or, en 1930. La Mine d’or Belleterre Québec a dès lors été créée en 1935. Plusieurs familles se sont aussitôt regroupées autour des installations de la mine, dans le secteur du lac Guillet (non du canton). On appelait alors ce lac le Mud-Lake, non anglais qui se traduirait en français par lac argileux ou vaseux. Après les puits du lui-dit Mud-Lake, un autre a été percé (Aubel) plus à l’ouest, d’où le nom de Gains More (davantage de bénéfices pour les actionnaires) donné à l’endroit où, encore, des gens se sont spontanément installés. Afin de concentrer tous ces squatters, la compagnie a conçu un plan urbain pour une petite ville (quatre rues, quatre avenues, et le quartier domiciliaire aurait pu s’étendre vers le nord-est), avec station de pompage, réseaux d’aqueduc et d’égouts pluviaux et sanitaires, bassin de sédimentation naturel, etc. Un site sablonneux approprié a été localisé, entre les deux séries de « shafts » et près du lac aux Sables où on retrouvait une grande plage naturelle parsemée de grands et magnifiques pins blancs (il y en avait d’ailleurs partout au Sand-Lake, à l’arrivée des développeurs. En 1942, on a donc érigé la ville. Le découpage d’une partie du canton en cadastres plus petits a suivi, pour l’installation des gens, en bordure du lac et en ville avec une multitudes de terrains qui ne sont pas restés vacants longtemps. Comme toute bonne chose a une fin, même si ça ne devrait pas être le cas quand on planifie et structure son développement, industriellement, le filon découvert par le prospecteur William Logan a malheusement et prévisiblement fini par montrer des signes de raréfaction. La mine a ainsi officiellement cessé ses activités à la fin de 1959 et non fin 1957 comme on le lit à trop d’endroits. Un article du journal quotidien Le Devoir atteste que c’est bien fin 1959. Comme on ferme un camp de bûcherons, la ville a commencé à déménager. Des maisons se sont retrouvées dans d’autres agglomérations, à l’ouest. Tout un monde! Comme pour Normétal, si un fonds de développement avait été constitué, par autorité gouvernementale, avec une infime partie des gains de la minière, Belleterre n’aurait pas été ville mono-industrielle. D’autres activités industrielles auraient pu se développer pour permettre aux gens de rester sur place et de profiter de leurs investissements en ce lieu encore magnifique. Plusieurs milliers de personnes ont déjà vécu à Belleterre, au plus fort de la ville. Il y avait tout, à cet endroit, cinéma, restaurants, curling, salle de quilles, bar-hôtel, commerces et organismes variés. La communauté y était bien vivante. La ville faisait des jaloux au Témiscamingue. Et c’était en pleine période du « baby boom ». Heureusement qu’une scierie et une usine de déroulage de contreplaqué ont ouvert leurs portes peu après. Et qu’O’Brien Rivard a découvert une gîte nickelifère suffisamment pour que la mine Lorraine puisse être ouverte, entre Belleterre et Latulipe. Les Belleterriens dépendent aujourd’hui encore d’une compagnie qui opère les usines susmentionnées, mais il y a des hauts et des bas, comme c’est le cas partout avec l’industrie forestière. Par chance, le tourisme, l’été, amène des visiteurs, grâce aux merveilles de la nature : lacs, rivières, chasse, pêche, canot, kayak de mer, villégiature, bateau, etc. Belleterre est la porte d’entrée d’un paradis, sur ce plan. Par là, on peut déboucher sur des chemins menant à l’est vers le lac Joncas et Le Domaine ainsi qu’au sud vers Kipawa et même vers Béarn en remontant vers le nord après avoir traverser le pont de la rivière Audoin (North River), près de Hunter’s Point. Grâce à leurs moyens de transport, plusieurs Belleterriens travaillent à l’extérieur et voyagent afin de ne pas perdre ce patelin qu’ils aiment tant et auquel ils sont si attachés pour mille raisons évidentes.
Le territoire de la municipalité de ville de Belleterre est par ailleurs composée des cantons de Guillet et de Blondeau.
Guillet vient du premier fermier du poste de Témiscamingue de la Compagnie de la Baie d'Hudson, soit le deuxième poste de traite de la CBH, sis à la baie des Pères, à Ville-Marie (1720-1724)? Il s'agit de Paul Guillet (1690-1753), fils de Mathurin Guillet et de Marie-Charlotte Lemoyne. Cette Lemoyne a certainement un lien avec les Lemoyne, dont Charles, fondateur de Longueuil, car M. Guillet a été propriétaire d'une terre dans l'une des petites îles de la seigneurie de l'île-Perrot et d'une autre dans la seigneurie de l'Île-de-Montréal. Le choix de l'appellation Guillet pour désigner un des deux cantons de Belleterre remonte à 1926. Il est à noter qu'un lac porte aussi ce nom, le fameux Mud Lake. Et la rivière qui part de ce lac pour se jeter dans le lac Devlin est également désignée Guillet. De forme régulière, le canton Guillet est arrosé par ce lac Devlin ainsi ainsi que par le lac aux Sables. De nombreux plans d'eau y sont en fait uniformément distribués et le canton (et par conséquent Belleterre) se situe à une altitude jouant entre 320 et 430 mètres au-dessus du niveau moyen des océans. Belleterre et ce canton se trouvent à une soixantaine de kilomètres à l'est de Ville-Marie et du lac Témiscamingue.
Pour ce qui est de Blondeau, c'est le nom d'un voyageur considéré comme le premier explorateur du Témiscamingue. Ça remonte à 1660. Ce canton a été proclamé en 1936 bien qu'il ait été désign...é par son nom dès 1926. Il se situe vers la municipalité voisine de Belleterre, vers l'ouest, celle des cantons-unis de Latulipe-et-Gaboury (on dit simplement Latulipe en parlant du village. Il est inhabité, sinon par des chasseurs à leurs sites pendant la chasse. Et par des pêcheurs pendant la saison de la pêche. C'est dans ce canton qu'on retrouve l'ancienne mine de nickel Lorraine et ses parcs à résidus miniers considérés comme réhabilités et ne constituant plus un danger pour la nature, d'après le GERLED. Le canton de Blondeau est partiellement marécageux. Ses coordonnées: 47 degrés et 22 minutes de latitude (parallèle) et 78 degrés et 50 minutes de longitude (méridien).
Ghislain Loiselle

LAFORCE (434 kilomètres carrés)
Laforce n’a rien à voir avec la force. Ou plutôt oui, si on se fie à sa devise qui est l’union fait la force. Mais Laforce vient surtout du nom du sous-ministre de la Colonisation du Québec, en 1936-40, Joseph-Ernest L., qui, avant de devenir fonctionnaire, a œuvré comme journaliste, puis agent de chemin de fer. Comme écrivain, il a publié, entre 1944 et 1948, une histoire de plusieurs paroisses de l’Abitibi-Témiscamingue intitulée Bâtisseurs de pays. L’endroit avait déjà reçu cette dénomination de Laforce dès 1938. Le bureau de poste local aussi, en 1940. Laforce est le plus jeune centre rural du Témiscamingue. Elle a accueilli ses premiers colons en 1937. C’est une étendue de plaines qui donne sur la baie Klock du lac Simard, au pied de montagnes. Le lac Simard est d’ailleurs lui-même une plaine sous-marine. Il est peu profond. La première dénomination du lieu était Devlin, du nom du canton. Laforce se trouve en majorité dans ce dernier et à moitié dans le canton Brodeur. Les Laforçois ont comme paroisse St-Charles-Borromée. Elle a vite été érigée, en 1938. Pas moins de 225 personnes y habitaient récemment.

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WINNEWAY
Quelques centaines de Winnawiiyanis vivent à Winneway, un établissement algonquin situé presque au dévervoir de la rivière Winneway, non loin du lac Simard, une vaste étendue d’eau, résidus du lac glaciaire Ojibway, abondamment approvisionnée par la rivière Outaouais. C’est à environ 70 kilomètres au nord-est de Ville-Marie. Les Algonquins vivent juste à côté d’un barrage que la Mine Belleterre Québec a fait construire pour produire de l’énergie hydroélectrique afin de pouvoir opérer son site et sa ville, à Belleterre, en 1937-38. En 1950, ce village minier a été relié par voie terrestre à la localité agricole de Laforce sur le territoire de laquelle l’établissement indien se trouve d’ailleurs. Blancs et Amérindiens ont profité de ce lien routier. Les autochtones desservis par la mission de Longue-Pointe depuis 1884 dans le canton de Villars, voisin du poste de traite Long-Point de la Compagnie de la Baie d’Hudson, au nord du lac des Quinze, s’installent alors massivement dans ce coin de pays qu’ils occupaient déjà, mais de façon moins concentrée. Les Algonquins étaient partout, mais là, on peut dire qu’une communauté dans le sens de village a vu le jour. La mission de Longue-Pointe s’y est aussi installée. C’était à l’instigation du père Édouard Beaudet, un oblat. Encore aujourd’hui, les Algonquins sont desservis par un père oblat, à Winneway. Un grand terrain leur est loué par la communauté oblate. Ils y participent aux activités de culte (messe et autres). Comme chez les Blancs, il y a de la pratique religieuse chez nos frères et sœurs amérindiens. On y retrouvait encore une chapelle extraordinaire, respectant la culture et les traditions algonquines, il n’y a pas si longtemps. Un incendie l’a détruite. Mais l’Église renaît toujours de ses cendres, au fil du temps. L’artisanat est pratiqué par des familles. Winneway signifie eaux vives, rapides, troubles, sales. Avant la construction du barrage, en effet, il y avait une chute ou du moins un très fort rapide, là où est érigé Winneway. Des marmites de géant au pied du barrage témoignent de la force de l’eau, jadis. Compte tenu de la richesse et de la beauté de la nature sur ce territoire, avec de belles rivières, le lac des Fourches, etc., on pourrait s’amuser à traduire le mot Winneway par «chemin pour gagner la nature ».

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TIMISKAMING
Timiskaming est le « nouveau » nom de cette réserve située juste au nord de Notre-Dame-du-Nord, en partie sur la rive ouest de la rivière Outaouais, avant que ce cours d’eau ne se jette dans le lac Témiscamingue. En fait, avant que la forme anglaise (Timiskaming) ou algonquine soit officialisée en 1999, on écrivait son nom en français, c’est-à-dire Témiscamingue. Le ministère des Affaires indiennes (fédéral) et le Conseil de bande de cette Première Nation pourraient avoir utilisé la nouvelle forme afin qu’il n’y ait aucune confusion avec la ville de Témiscaming où, par ailleurs, on retrouve beaucoup d’autres Algonquins qui y ont même une réserve (Kebaowek). Quoi qu’il en soit, c’est par un acte volontaire et non en raison d’un large usage de la forme Timiskaming qu’il y aurait eu par le passé. Timiskaming est la façon d’écrire Témiscamingue en Ontario, chez les anglophones. Quoiqu’il en soit, cette réserve est chargée d’histoire. Sur le plan historique, la population d’origine algonquine qui y réside a été identifiée comme étant des Témiscamingues. Il existe plusieurs autres variantes basées sur la tradition orale dont une quiressemble plus à Timiskamings. de tradition nomade, les hommes du lac profond ont commencé à se sédentariser vers 1840, exactement au lieu où on les retrouve encore aujourd’hui. On ne peut pas les manquer. C’est la réserve qu’on traverse sur la route 101 juste avant d’arriver à Notre-Dame-du-Nord, à la tête du lac Témiscamingue. Officiellement créée en 1851, cette réserve a vu ses limites arrêtées deux ans plus tard. À cette époque, sa superficie était de 155 kilomètres carrés. Elle ne couvre plus aujourd’hui qu’une surface de 22 km2. Comment cela? Au fil des ans, une quarantaine de lots ont été vendus à des compagnies et des particuliers, surtout des agriculteurs. Approximativement 400 personnes vivent sur cette réserve aujourd’hui. Certains réalisent des travaux forestiers. Ces Algonquins, surtout anglophones, exploitent aussi une boutique d’artisanat pour vendre leurs produits aux passants. On peut lire handicraft, en bordure de la route. Un bureau d’information touristique est aussi présent sur la réserve, sur le bord de l’artère routière très fréquentée en tout temps.

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KEBAOWEK
Kebaowek est une autre réserve amérindienne. Elle se trouve tout près de Témiscaming et Kipawa, dans le sud habité du Témiscamingue, au pied du lac du même nom. Un total de 130 personnes y vivaient récemment, à quelque 10 kilomètres des municipalités nommées, sur la rive ouest du lac Kipawa, un lac dit fermé, mais qui est en fait forcément ouvert à au moins deux bouts puisque n’étant pas aux eaux stagnantes (voir Kipawa). Kebaowek est une variante graphique du mot Kipawa. On retrouve beaucoup de ces similarités dans la langue algonquine, transmise oralement depuis des lustres et encore aujourd’hui, bien qu’elle ait été fixée par écrit pour faciliter sa vitalité, voire assurer sa survie. Jusqu’au 20e siècle, les Kipawawinis n’avaient pas de domicile fixe. C’était en raison des activités traditionnelles de trappe, de chasse et de pêche autour du grand lac, creux lui aussi comme le Témiscamingue ainsi qu’en témoignent de récentes cartes bathymétriques. L’hiver, les familles se déplaçaient. L’été, on se regroupait. Les missionnaires oblats et la Compagnie de la Baie d’Hudson seraient à l’origine des premiers arrêts saisonniers des Algonquins à Kebaowek, après 1879. La population de cette nation a dangereusement chuté au contact des Blancs. Il y aurait eu des épidémies. L’arrivée de membres de groupes environnants auraient fait se stabiliser et s’accroître la démographie au sein du peuple du lac fermé. Les Algonquins occupent ce territoire depuis « toujours », mais ce n’est qu’en 1974 qu’une réserve leur a été attribuée.

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LANIEL
Laniel n’est pas une municipalité à proprement parler. Cette localité est administrée par un comité municipal. Situé sur la route 101, entre Fabre et Témiscaming, elle accueille des pourvoiries, des chalets. On y retrouve un tout nouveau barrage de retenu et de contrôle des eaux du lac Kipawa. Un pont passe au-dessus. Le lac Kipawa, à cet endroit, s’engouffrent dans la rivière Kipawa. Plus à l’ouest, sur ce cours d’eau, on retrouve la Grande Chute, un site touristique très couru, et, plus loin encore, le site Toppin. Rendu au lac Témiscamingue, la rivière termine définitivement sa course dans un dernier sursaut de rapides prononcés.

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KIPAWA (36 kilomètres carrés)
La municipalité de Kipawa est située tout près de Témiscaming, à environ 70 kilomètres au sud-est de Ville-Marie. Elle a vu le jour en 1985. Près de 600 personnes y vivent. Ce sont des Kipawais en français et Kipawawini en algonquin qui signifie peuple du lac fermé. On s’égare souvent sur les eaux du lac Kipawa, parce qu’il est comme une pieuvre, avec plein de tentacules. On peut s’enfoncer dans une baie en croyant qu’on continue d’avancer sur le lac. Puis on se rend compte que ça ne passe pas. C’est fermé. Voilà ce que signifie le mot Kipawa en algonquin. On dit Kipaw. La localité a d’abord été habitée par les Algonquins. Elle est établie sur les rives du « lac fermé », face à la baie des Anglais, près du ruisseau Gordon. Kipawa a également servi à désigner un bureau de poste ouvert en 1878 et la gare du Canadien Pacifique en 1916 (Kipawa Station et Kipawa Junction. Kipawa est un territoire privilégié qui jouxte la zone d’exploitation contrôlée (zec) Kipawa, la plus grande au Québec avec ses 4600 kilomètres carrés.
L’eau du lac Kipawa vient en grande partie de la rivière Kipawa qui prend naissance dans la baie Kipawa du lac Dumoine et qui prend fin à l’ouest de Laniel en se déversant dans le lac Témiscamingue qui est en fait un élargissement de la rivière Outaouais attribuable à un rift ou faille dans l’écorce terrestre. C’est d’ailleurs de qui explique pourquoi de nombreux tremblements de terre de faibles amplitudes se produisent au sud du lac Kipawa et qu’on y retrouve en permanence un séismographe en fonction 24 heures par jour, sept jours par semaine et 365 jours par année.

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ST-EDOUARD-DE-FABRE (52 kilomètres carrés)
St-Édouard-de-Fabre est situé à 18 kilomètres au sud de Ville-Marie. Ses habitants sont des Fabriens. Ils sont près de 700. Dès 1777, un poste de traite de fourrures était implanté approximativement à l’endroit où se trouve cette localité. en 1870, un premier colon, anglophone, est arrivé en ces lieux et a défriché la première terre cultivée du Témiscamingue, non loin de la rivière Lavallée et du ruisseau l’Africain. Sur le plan religieux, les registres de la paroisse ont été ouverts en 1899 et l’érection canonique s’est faite en 1912. La municipalité de paroisse de St-Édouard-de-Fabre voyait le jour en 1913. La municipalité de canton de Fabre née en 1904 a dès lors été abolie et St-Placide-de-Béarn devenue Béarn a pris une partie du canton. Fabre est le nom du premier archevêque de Montréal. L’emploi de Fabre souligne aussi l’inclusion en partie de la paroisse dans le canton du même nom.

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DUHAMEL-OUEST (91 kilomètres carrés)
Duhamel-Ouest tient son nom du canton Duhamel qui le tient lui-même de l’ancien archevêque de l’Outaouais. On ajouté le point cardinal « ouest » pour éviter toute confusion avec une municipalité outaouaise qui s’appelle déjà Duhamel. Le Ouest fait référence à la région d’appartenance de la municipalité, appelée le Nord-Ouest québécois à l’époque. La municipalité de Duhamel-Ouest a été officiellement créée en 1911. Elle est sise tout près de Ville-Marie. 870 Duhamellois-de-l’Ouest (c’est le nom que les habitants ont pris en 1986) y demeurent. Pour le culte, la localité est desservie par la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire-de-Ville-Marie. C’est à Duhamel-Ouest qu’on retrouve le site historique canadien Fort-Témiscamingue, communément appelé le Vieux-Fort, du à la Compagnie de la Baie-d’Hudson.

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LORRAINVILLE (87 kilomètres carrés)
Les municipalité de village de Lorrainville et de paroisse de Notre-Dame-de-Lourdes-de-Lorrainville se sont fusionnées début 1994 pour donner la municipalité sans désignation de Lorrainville.Près de 1400 Lorrainvillois y habitent. Située à huit kilomètres à l’est de Ville-Marie, le village, créé en 1930 est alors le deuxième centre en importance au Témiscamingue. À l’origine, l’endroit ouvert à la colonisation en 1884 a été connu sous le nom de Duhamel de 1891 à 1899, de la désignation du canton. Le lieu s’est même appelé Témiscamingue en 1899. Les véritables commencements de Lorrainville remontent à 1905 où plusieurs cultivateur se sont mis à la charrue, fondant ainsi un important centre agricole. En 1930, il sera détaché de la municipalité de paroisse de Notre-Dame-de-Lorrainville. Lorrainville vient de Mgr Lorrain, vicaire apostolique du Pontiac, évêque du diocèse de Pembroke dont une bonne partie du territoire se trouvait au Québec et responsable des missions aux lacs Témiscamingue et Abitibi. Le bureau de poste (1889) porte aussi son nom.

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BÉARN (499 kilomètres carrés)
Cette municipalité sise à une vingtaine de kilomètres à l’est de Ville-Marie, non à vol d’oiseau, a vu son peuplement débuter à la toute fin du 19e siècle. La municipalité a été érigée en 1913 sous le nom de Saint-Placide, emprunté à la paroisse érigée, elle, en 1911. Le nom de la municipalité a été modifié en Saint-Placide-de-Béarn en 1956, avant de recevoir, en 1986, son appellation actuelle, sans le paroisse comme désignation municipale. Les habitants de Béarn sont des Béarnais et ils étaient 867 il n’y a pas très longtemps. Il faut souligner que Béarn, comme Belleterre et Kipawa, est une porte sur la nature. Par Béarn, on peut accéder à la zone d’exploitation contrôlée (zec) Kipawa. On y retrouve un poste de zec.

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LAVERLOCHÈRE (105 kilomètres carrés)
Laverlochère, située à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Ville-Marie, n’est plus municipalité de paroisse depuis 2002. Elle est maintenant simplement municipalité. Quelque 750 Laverlochérois y vivent. Cette localité a d’abord été connue sous le nom de St-Isidore à compter de 1912. Elle est d’ailleurs encore ainsi appelée localement. En 1977, la municipalité de paroisse a toutefois repris le nom du canton créé officiellement en 1895, lequel est riche en lacs. Laverlochère vient du père Jean-Nicolas L, oblat qui a parcourur le Témiscamingue pendant plus de 40 ans et a porté secours à la religion catholique jusqu’à la baie James où il a installé une mission dès 1844. Cela lui a valu le titre d’Apôtre de la baie d’Hudson. L’industrie laitière y occupe encore une place prépondérante.

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ST-BRUNO-DE-GUIGUES (126 kilomètres carrés)
La municipalité sans désignation de St-Bruno-de-Guigues (de paroisse de 1912 jusqu’en 1995) est le lieu où a été exploitée l’une des toutes premières mines en Amérique du Nord. Dès le 17e siècle, un Algonquin y avait découvert un gisement de plom. Le chevalier de Troyes a confirmé le fait lors de son passage dans la région, en 1686. Le trésor est demeuré enfoui jusque vers 1850 où un dénommé Wright a redécouvert la mine et a constaté sa grande teneur en argent. Le maximum de richesse du gîte argentifère n’aurait pas été tiré. St-Bruno-de-Guigues, c’est d’abord une paroisse établie en 1886, en même temps que s’établissaient les premiers colons, puis officiellement érigée par l’Église en 1911. Le municipal a suivi, d’abord une municipalité de canton (de Guigues) en 1897. Le canton est daté, lui, de 1881. Guigues, c’est le nom de Joseph-Eugène-Bruno G. Sait-on qu’il y a une rue Guigues dans la basse ville d’Ottawa? Il a été le premier évêque du diocèse d’Ottawa dont relevait le Témiscamingue. Les Guiguois étaient 1124 il n’y a pas si longtemps.

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ST-EUGÈNE-DE-GUIGUES (109 kilomètres carrés)
Comme St-Bruno, St-Eugène-de-Guigues tire son appellation de Joseph-Eugène-Bruno Guigues, premier évêque d’Ottawa dont le nom a également été donné au canton dans lequel la localité est enchâssée. L’histoire de cette municipalité qui prend place à 25 kilomètres au nord de Ville-Marie commence en 1911 avec la fondation de la paroisse. St-Eugène a été érigée canoniquement en 1918 et civilement en 1919. Mais il y a d’abord eu la création comme telle de la municipalité, en 1912, avec le nord-est du canton de Guigues et du nord-ouest du canton de Baby. Malgré un espace assez vaste, on ne compte que 450 Eugéniens. On retrouve les lacs Baby et Kakake, à St-Eugène.

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NOTRE-DAME-DU-NORD (76 kilomètres carrés)
Notre-Dame-du-Nord (25 kilomètres au nord de Ville-Marie), c’est d’abord des Algonquins, depuis des siècles. Mais une famille amérindienne en particulier qui s’était installée à cet endroit a laissé son nom, Pointe-à-Polson, en 1858. L’endroit a aussi porté le nom Murray City, en 1862, en raison d’un thomas M. qui y a fait couper du bois. C’était le nom du bureau de poste en 1906 et 1907. Ç’a aussi été Tête-du-Lac, puis Nord-Témiscamingue, en opposition à Sud-Témiscamigue au pied du lac Témiscamingue. Une mission s’y est installée en 1895. La paroisse naît sous le nom de Notre-Dame-du-Nord. La municipalité prendra aussi cette dénomination 30 ans plus tard. Entre temps, la municipalité avait d’abord retenu, en 1919, la dénomination Nedelec-Partie-Sud, écrit sans les accents aigus français. Le père Nédélec (nom donné au canton) écrivait pourtant son nom avec ces accents sur les deux premiers E. Le premier noyau de. Notre-Damiens s’était établi à l’emplacement de la réserve algonquine actuelle, faisant du lieu l’un des plus anciens centres peuplés du Témiscamingue. Quelque 1100 personnes résident à Notre-Dame-du-Nord.
À propos des Polson, voici plus de détails. Les premiers habitants présents sur le territoire de Notre-Dame-du-Nord étaient la famille Polson. Vers 1870, Angus McBride est envoyé à cet endroit par la compagnie de la Baie d’Hudson pour ouvrir un poste. En 1896, la mission de St-Joseph-de-Nord-Témiscamingue est fondée sur la rive nord de la rivière des Quinze, R.P. Fafard, un Oblat, était le premier 1er missionnaire à cet endroit.
Au début du XXe siècle, Nord-Témiscamingue constitue la porte d’entrée des chantiers du lac des Quinze. En 1914, la paroisse de Notre-Dame-des-Quinze est fondée sur la rive sud de la rivière. Le premier (1er) curé résidant arrive en 1918, il s’appelait Joseph Gauvin. La mission de la rive nord devient une paroisse religieuse en 1919 et la municipalité de Notre-Dame-du-Nord naît. Le pont reliant les deux (2) rives fut construit en 1913 et terminé en 1918, la construction étant interrompue pendant la guerre. La localité a été désigné sous plusieurs noms : Tête-du-Lac, North-Temiscamingue et Murray City.

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GUÉRIN (188 kilomètres carrés)
Guérin se trouve à quelque 25 kilomètres au nord-est de Ville-Marie. La petite municipalité a été érigée en 1911, trois ans après la fondation de la paroisse St-Gabriel-de-Guérin (1908) qui a été érigée canoniquement en 1924. Guérin prend son nom du canton où il se trouve, proclamé en 1904. Le patronyme vient de James John Edmund Guérin, médecin, député et maire de Montréal. L’ancienne dénomination municipale était Lalemant, de Gabriel Lalemant, un saint martyr canadien. Le bureau de poste local portait ce nom sous la forme Lalement de 1908 à 1921, après quoi le nom a été remplacé par Guérin. Dès 1872, du défrichement forestier commençait en ces lieux. Des commerçants de bois se sont installés. L’agriculture a suivi. À sa fondation, ce village agricole était le plus avancé vers le nord. Les Guérinois sont quelque 300. On retrouve un musée religieux à Guérin. Le père oblat Donat Martineau est derrière ce projet. Une foule d’intervenants ont mis l’épaule à la roue.

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ANGLIERS (295 kilomètres carrés)
Angliers a commencé à être colonisée au début du 20e siècle. On y retrouvait des colons en 1911. Le petit village s’est édifié surtout à partie de 1924. On y retrouve un barrage. Un projet de centrale hydroélectrique piloté par La Régionale est prêt et attend les approbations finales. L’idée est de tirer parti de toute cette eau qui coule en pure perte depuis des décennies. Les plus anciens vont se souvenir que bien des terres ont été inondées pour constituer le réservoir lié à cet ouvrage visant à régulariser le niveau des eaux.de la rivière Outaouais supérieure. Les chutes que le barrage créent attirent toutefois les touristes et créent une atmosphère fluviales, avec tous les oiseaux marins autour, l’odeur de l’eau atomisée, l’espace vert, etc. Angliers était la destination finale des bateaux remorqueurs et du T.E. Draper. On y emmenait les billes en provenance de la rivière Kinojévis et de la rivière Outaouais, plus au nord, sous forme de boom. Des ancrages sur les plans d’eau sont encore visibles aujourd’hui. Deux musées ont été érigés à Angliers, le Chantier de Gédéon et celui relié au gros bateau de fer nommé plus haut. La municipalité n’a été incorporée qu’en 1945. Angliers est située à 30 kilomètres de Ville-Marie et constitue un carrefour pour ceux qui préfèrent employer les routes de l’est pour aller et venir entre l’Abitibi et le Témiscamingue. À 90 kilomètres se trouve Rouyn-Noranda, au nord. Les habitants sont des Angliers. On en compte plus de 300.

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FUGÈREVILLE (158 kilomètres carrés)
C’est par reconnaissance envers son curé fondateur que les habitants de ce lieu ont baptisé leur municipalité Fugèreville. L’abbé J.-Armand Fugère avait promis qu’il allait faire ériger une croix sur la montagne à la sortie de l’agglomération, vers Latulipe et Belleterre, si personne ne périssait de la grippe espagnole parmi sa population, au début du 20e siècle. Cette croix d’argent brille aujourd’hui. On aura compris qu’il n’y aura eu aucun mort, sinon des malades qui s’en sont sortis. Mont-Carmel, tel était le nom de la place, au début. La paroisse s’appelle Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Ça vient de là. Elle a été fondée en 1912, puis érigée canoniquement en 1935. À compter de 1880, il y avait de l’exploitation forestière, dans le secteur de la baie Gillies. On retrouvait là un dépôt. L’endroit était surnommé Stopping Place, en 1902. En fait, de tels lieux d’arrêt, il y en avait plusieurs au Témiscamingue pendant le développement de la région avec des chevaux comme moyens de transports. Il fallait les nourrir, les mettre un peu à l’abri et soi-même se protéger du froid et de la nuit et se restaurer, été comme hiver. Un « stopping place » ou lieu d’arrêt servait à cela. La localité de Fugèreville avait ensuite été appelée Pont-Rouge, puis a été érigée comme municipalité de cantons unis de Laverlochère-et-Baby, des noms de missionnaires oblats qui desservaient la région. Les habitants de cette communauté témiscamienne sont des Fugèrevillois. Ils sont au nombre de près de 345.

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LATULIPE ET GABOURY (271 kilomètres carrés)
Latulipe-et-Gaboury est une municipalité de cantons unis. Plus de 300 personnes y habitent. Tout le monde ou presque appelle cette municipalité tout simplement Latulipe. Le gentilé Latulipien circule. Le canton de Gaboury est moins habité, se trouvant du côté forestier, vers l’est. L’endroit constitue un carrefour, dans l’est habité du Témiscamingue. Par Latulipe, on peut gagner Moffet ainsi que Belleterre. D’un côté comme de l’autre, on peut rejoindre Laforce et l’établissement algonquin de Winneway. Latulipe-et-Gaboury se trouve à 30 kilomètres à l’est de Ville-Marie. Son développement a commencé en 1909 avec l’arrivée des premières familles. L’endroit était jadis surnommé le Petit village des Américains, en raison des Franco-Américains qui avaient été rapatriés et avaient été installés sur les terres de ce coin de pays. C’était vers 1913. La municipalité a officiellement vu le jour en 1924.

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MOFFET (340 kilomètres carrés)
Moffet, située à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Ville-Marie, tient son nom du frère oblat Joseph Moffet, surnommé le Père du Témiscamingue et Maïakisis par les Algonquins, ce qui signifie « comme le Soleil » ou « l’homme levé avant le Soleil ». C’était un gros travaillant qui oeuvrait sans compter. C’est donc tout un honneur pour les Moffétois qui sont plus de 200. Le bureau de poste local, datant de 1936, porte aussi son nom. Si, dès 1910, des colons s’étaient installés sur ce territoire, il faudra attendre 1931 pour que le village prenne son essor avec l’arrivée massive de défricheurs et cultivateurs. Avant qu’il ne soit érigé comme municipalité en 1953, l’endroit avait pour nom Lac-Rond qui est devenu Rondelet pour cause d’homonymie. La drave a été une activité importante, à Moffet. Le T.E. Draper, directement lié à cette activité de flottage du bois qui a cessé au tournant des décennies 1960 et 1970 au profit du camionnage, se rendait jusqu’à Grassy Narrows. Les remorqueurs de booms (chapelets de poutres de bois écarré réunissant des milliers de billots ou pitounes les acheminer plus au sud sur les lacs qu’il fallait franchir) circulaient entre le rapide de l’Esturgon au nord du lac lac Simard et le lac des Quinze jusqu’à Angliers, le tout faisant partie de la rivière Outaouais.

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RÉMIGNY (894 kilomètres carrés)
Rémigny est la municipalité la plus au nord du Témiscamingue. Les Rémignois y sont plus de 360. La localité, sise à 60 kilomètres au nord-est de Ville-Marie, a commencé à être peuplée en 1935, sur les bords de la baie Barrière du lac des Quinze. En raison de la présence d’un rapide qui est aussi un sanctuaire ou lieu de fraie pour les dorés, Rémigny constitue une barrière entre le lac des Quinze et sa continuité dans les faits, les lacs Rémigny et Barrière plus au nord. L’appellation reprend celle du canton (proclamé en 1920) où elle niche. La paroisse, St-Urbain-de-Rémigny, a été fonée en 1935. L’érection canonique s’est faite en 1959. La municipalité, elle, est née en 1978. Avec la présence des lacs déjà nommés et des Beaumesniel et Rocher, sans compter les cours d’eau, est-il besoin de dire que Rémigny est un petit paradis pour les pêcheurs. Les chasseurs y trouvent aussi leur compte avec la forêt présente en abondance en ces lieux.

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NÉDÉLEC (371 kilomètres carrés)
Nédélec, située à une quarantaine de kilomètres au nord de Ville-Marie, est une municipalité de canton, ce qui signifie que le canton, promulgué en même temps que la municipalité en 1909, est son territoire. Nédélec a reçu son premier défricheur en 1909. Cependant, dès 1895, on y retrouvait un magasin général qui alimentait les nombreux chantiers forestiers de l’époque, plus au nord. La paroisse St-Louis-de-Nédélec a été fondée en 1914. L’accent aigu du deuxième E de Nédélec avait été enlevé lors de la proclamation dans la Gazette officielle du Québec. On lui a officiellement restitué en 1985. Le père oblat Jean-Marie Nédélec a effectué avec héroïsme de pénibles missions à la baie James à 21 reprises, ce qui lui a valu le surnom de Petit Zouave du Bon Dieu de la part de l’archevêque de Québec. Les Amérindiens, eux, l’appelaient « Celui qui est brûlé par le soleil ». Inutile de dire que Nédélec n’a rien à envier aux municipalités aux allentours pour ce qui est de la nature, de la chasse, de la pêche, qu’on peut allègrement pratiquer sur son territoire cantonal. Plus de 400 personnes vivent à Nédélec. Ce sont des Nédélecois.


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